Taxe Carbone : les choix de N. Sarkozy

Vendredi, 04 Septembre 2009 15:39 Matchail Actualité
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Ce sera 17 € par tonne de CO2, sans l'électricité

Image de Sarkozy pendant son discours

Au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy dans l'Ain sur l'instauration de la Contribution Climat-Energie, de nombreux points sont encore laissés dans le flou. Cela devrait être clarifié  lors du débat parlementaire à la fin de l'année, ou au pire début 2010 puisque c'est la date à laquelle la Contribution Climat-Energie sera mise en place. Cependant, si l'on se penche sur les affirmations claires et exploitables dans le discours du président, on peut déjà faire un certain nombre de remarques :


Voici donc quelques unes des questions, des inquiétudes et des satisfactions que ce projet de loi pour la Contribution Climat-Energie.
Pour conclure, quelques réflexions :

  1. L'idée de départ va plutôt dans le bon sens, elle a au moins le mérite d'inaugurer la fiscalité écologique et de permettre aux français de s'y habituer. Cela permettra, plus tard, de la perfectionner. A moins qu'elle ne les en dégoûte : si la Taxe Carbone version Borloo-Sarkozy n'a pas les effets positifs escomptés- et l'on a des raisons de croire que cela peut se produire - ou qu'elle est effectivement injuste sous sa forme actuelle, l'idée même de Taxe Carbone risque d'être sérieusement décrédibilisée auprès des français. Voilà qui serait dommage !
  2. La mise en oeuvre concrète de la CCE est intéressante sur certains points, inquiétante sur d'autres : est-ce que tout cela va vraiment être incitatif ? Les effets pervers ne seront-ils pas pires que les effets vertueux ? Qu'est-ce que c'est que cette taxe qui va coûter de l'argent à l'Etat ?
  3. Mais si l'objectif de -20% d'émissions en 2020 est vraiment visé, sachant que c'est un objectif fixé au niveau européen, donc que la France devra se plier, il est possible la taxe évoluer dans la bonne direction pour l'atteindre...
Bref, on en revient un peu à wait and see, attendons 2010 sans trop d'optimisme, mais plutôt de la vigilance. Un certain nombre d'indices portent en effet à croire à un énième effet de manche du président. Nicolas Sarkozy nous a en effet habitués à ses coups médiatiques visant à faire croire qu'il sauve la planète. Cela se passe toujours de la même façon : il récupère une bonne idée, si possible très populaire  et  que même l'opposition ne peut pas contester. Ensuite, il la vide de tout ce qui fait sa force - juste assez pour ménager les intérêts de lobbys, de particuliers, d'entreprises - mais pas trop, pour pouvoir continuer à poser en sauveur... Il en profite même, dans sa grande bonté, pour faire quelques cadeaux au passage - à des gens dans le besoin. Dans le cas qui nous intéresse, à première vue, le cadeau semble être pour EdF et AREVA, qui n'avaient pas vraiment besoin de ça...

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