Billet écolo

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Sarkozy confond toujours changement climatique et trou dans la couche d'ozone

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Nicolas Sarkozy, lors de sa récente interview sur TF1 et France 2, n'a pas seulement bafoué la présomption d'innocence. Il a aussi réitéré une erreur commune : dire que le CO2 est responsable du trou dans la couche d'ozone. C'est faux, bien sûr :
  • les émissions de CO2 dues à l'homme sont responsables du réchauffement global de la Terre à l'origine des changements climatiques,
  • le trou de la couche d'ozone est créé par certaines molécules contenant du chlore, que l'homme a envoyé en grande quantité dans l'atmosphère par le biais des aérosols avant que ces molécules soient interdites.



Et ce n'est pas la première fois que Nicolas Sarkozy commet cette erreur, comme le note Rue89...

N'allez pas croire que je vais relayer toutes les vidéos du web !
Seulement, celle-ci a une importance capitale : la répétition des "lapsus" ou erreurs - outre le fait qu'elle n'aide pas le citoyen moyen à avoir les idées claires sur le sujet - démontre que Nicolas Sarkozy ne sait pas de quoi il parle. Bien sûr, aucun politique n'est supposé savoir tout sur tout, même le président. D'ailleurs Sarkozy a fait des études d'avocat, pas scientifiques. Mais il est entouré de gens compétents (Nathalie Cosciusco Morizet, Chantal Jouanno, Nicolas Hulot...). Mais il ne reconnaîtra pas son ignorance ou, lorsqu'il se trompe, son erreur. L'humilité est une faiblesse, en politique. Il ne prétendra pas nécessairement dominer le sujet, mais tentera de faire en sorte que cette idée d'elle-même s'impose lorsqu'il s'exprime - par l'emploi d'un ton affirmé et sentencieux, d'une gestuelle dynamique et volontaire. Et se permettra souvent de donner des leçons à tout le monde - les français, l'opposition, sa majorité même, les opposants à la taxe carbone, les opposants au nucléaire, l'Europe et le monde, bientôt, à Copenhague. Cela serait moins grave s'il évitait de répéter ses erreurs, en apprenant d'une fois sur l'autre !
L'assurance, l'aplomb avec lequel il assène quelque chose qui est faux est ennuyeux. Je remarque aussi la difficulté qu'il a à finir sa phrase, peut-être réalise-t-il à ce moment là qu'il vient de dire une connerie ? Il pourrait peut-être se reprendre, mais les journalistes n'en savent pas plus que lui (ou pire, n'osent pas le contredire). Alors il conclut par une sentence floue ("et qui... BRISE les équilibres de la planète."), donc difficilement contestable, une sentence puissante - par les mots employés et l'énergie déployée, l'accentuation de "brise" notamment. Il conclut par "ça c'est un constat", qui est sa façon à lui de dire "le débat est clos".

A part ça, employer le terme "carbone" à tout bout de champ, en lieu et place de "dioxyde de carbone", ou CO2, risque de créer des confusions supplémentaires : le carbone est un élément chimique, à la rigueur un atome, mais ce n'est pas un gaz à effet de serre !

Le porte-parole des Verts a réagi par une déclaration qui se passe de commentaires :

"Le problème du CO2 concerne l'effet de serre et pas la couche d'ozone".
"C'est tellement symptomatique d'un Nicolas Sarkozy qui veut jouer à l'écolo mais qui n'y connaît rien. On est dans l'approximation totale".
"Cela n'est pas de très bon augure pour la position de la France au sommet de Copenhague (conférence sur le climat du 7 au 18 décembre), si la présidence française n'étudie pas plus ses dossiers en matière d'écologie".

A lire aussi :

Sur le blog En quête de sciences : http://sciences.blog.lemonde.fr/2009/09/23/sarkozy-semmele-les-pinceaux-sur-la-couche-dozone/