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« Qu'est-ce qu'il faudrait faire, d'après toi ? », me demandait l'autre jour une amie alors que nous discutions de l'environnement, suite à un échange sur les méfaits et les avantages des voyages en avion. Qu'est-ce que je ferais si j'avais la possibilité - un peu divine, c'est vrai - de diriger la politique planétaire (les enjeux sont planétaires), dans le but de ramener notre "emprunte écologique" à un niveau raisonnable ? Vaste question. Pour laquelle il m'est néanmoins possible de donner une réponse, ou plutôt une esquisse de réponse, en donnant les grandes lignes de la réponse idéale.
En préambule il est important de rappeler que, comme je le vois, un monde écologiste sera également social et éthique. Les démarches permettant d'atteindre ces objectifs sont souvent cohérentes.
Pour prendre un exemple très concret : l'exploitation des ressources et des peuples d'Afrique par des dirigeants ayant instauré des régimes dictatoriaux avec l'aide des pays occidentaux - et au profit de grandes entreprises occidentales, de leurs dirigeants et de leurs politiques - est choquante éthiquement, et a aboutit à des situations inacceptables sur les plans social et environnemental. Il y a donc, dans ce cas, convergence des intérêts environnementaux, sociaux et éthiques. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, mais nous sommes, avec la Françafrique, très concernés par ce constat. Un constat qui montre bien la difficulté de répondre sans super pouvoirs à la question « Qu'est-ce qu'il faudrait faire, d'après toi ? » : ce qu'on n'a pas fait pour corriger les dégâts de la Françafrique, alors que l'éthique l'exigeait, pourquoi et comment le ferait-on maintenant pour l'environnement ?
Le problème est avant tout celui d'une volonté politique.
La résolution des problèmes environnementaux recèle donc la résolution d'autres problèmes - impliquant de nombreux intérêts personnels et industriels - nécessitant de remettre en question beaucoup de nos décisions politiques, lesquelles forment - hélas - un système cohérent. N'ayant pas le super pouvoir permettant de donner le coup de balais - écolo, éthique et social - qui s'impose, j'utiliserai le moyen à ma disposition, l'écriture, afin de donner, dans plusieurs billets à suivre, la direction qui me semble être la bonne.
Pour revenir à la source de la discussion qui m'amène à écrire ce billet, si j'étais président plénipotentiaire de la Terre, et amené à prendre une série de mesures visant à diminuer les émissions de gaz à effet de serre et les autres impacts environnementaux humains, non je ne commencerais pas par interdire les déplacements en avion (c'était là la peur de mon interlocutrice). Je ne pense pas, d'ailleurs, que j'en passerai par l'interdiction, concernant les avions. Non que je veuille spécialement préserver le secteur de l'aéronautique : en fait, bien qu'étant le moyen de transport le plus polluant et émetteur de GES par kilomètre parcouru, il y a des secteurs plus prioritaires sur lesquels agir !
Les critères de choix sont l'importance du secteur en matière d'impact et la facilité à agir afin d'obtenir des résultats significatifs dans un très court laps de temps : pour les émissions de gaz à effet de serre, il s'agit de quelques années. Les problématiques de déplacements de personnes sont trop étroitement liées à des problématiques d'urbanisme ou de modes de consommation, notamment, pour agir aussi vite.
Non, si j'étais président de la Terre, je commencerais par la déforestation, c'est décidé...
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Commentaires
Enfin, maintenant que j'ai ta bénédiction pour prendre l'avion, je ne suis plus pressée !
En tout cas, il y a quand même des choses à faire pour l'avion : ça ne représente pas beaucoup d'émissions au total, mais ça progresse trop vite, et puis c'est un mode de transport réservé aux "riches", enfin ça reste le pire mode question émissions de GES et pollution, donc j'y viendrai...
Citation en provenance du commentaire précédent de une amie :
Eh oui. Les classes moyennes des pays riches partent dans les îles, et par rapport au Terrien moyen, on peut les considérer comme riches. Cela dit, je ne souhaite pas priver tout le monde de beaux voyages, je souhaite que le prix des voyages intègre les coûts environnementaux (actuels et futurs). L'injustice serait que cela prive tout le monde sauf les très riches, et c'est pourquoi il faudra réfléchir à des solutions - par exemple, puisque les trajets sont longs quand on ne les fait pas en avion, une solution serait d'augmenter le nombre de semaines de vacances pour tout le monde
J'ai oublié de préciser que si l'énergie qui permet au train d'avancer ne coûte pas non plus très cher, ce qui coûte cher, pour le train, ce sont les infrastructures. Contrairement à un avion, pour lequel l'aéroport et l'avion coûtent le même prix quelle que soit la distance, la distance augmente le coût des infrastructures du train, probablement quasi linéairement (je n'ai pas de chiffres, c'est une supposition).
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