Voici un peu plus de détails sur mes expériences professionnelles :
Je travaille dans l'environnement, un vaste domaine, plus précisément sur des thématiques liées au management environnemental, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et des consommations d'énergie. D'où le choix d'écrire un article sur la Taxe Carbone pour inaugurer Billet écolo.
J'ai commencé ma carrière professionnelle à l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) en 2005. L'ADEME est l'entreprise publique chargée de promouvoir l'environnement, de financer des recherches, de piloter les projets issus de la politique environnementale du gouvernement en France, et c'est aussi un centre de ressource important en matière d'environnement. L'ADEME est donc un partenaire inévitable pour toute opération liée à l'environnement, c'était vraiment une expérience passionnante que d'y travailler, et j'en suis fier. Donc, quand j'étais à l'ADEME, j'ai occupé le poste de chargé de mission d'animation du réseau de management environnemental des différents sites de l'ADEME. L'ADEME possède un site dans chaque région - plus un en Corse - pour mettre en oeuvre la politique environnementale, conseiller les entreprises, associations et particuliers en région, ainsi que trois sites dédiés à la politique générale et internationale de l'entreprise - le siège à Angers et deux sites à coté de Paris et de Nice.
En ce qui concerne ma mission, j'étais le point de contact entre les personnes qui s'occupaient du management environnemental des sites de l'ADEME sur le terrain et la "cellule d'animation" qui décidait des orientations et de la politique environnementale. J'organisais la circulation des informations - en particulier des "bonnes pratiques environnementales" expérimentées ou inventées par mes collègues, ainsi que différentes informations sur les règlementations en vigueur - et dans le même temps je concevais un outil leur permettant de recueillir des informations chiffrées (leurs consommations d'eau, d'électricité, de carburant, etc.) afin qu'il soit possible de vérifier les progrès réalisés et d'agir sur les points prioritaires. Ces informations chiffrées permettaient également à la cellule d'animation d'adapter ses objectifs et ses orientations, avec l'aval de la directrice de l'ADEME - à l'époque, Michèle Pappalardo.
Entre 2006 et début 2007, j'ai travaillé à la Régie Autonome de Transports Parisiens (RATP). Cette fois-ci, j'ai travaillé sur un outil de l'ADEME assez nouveau à l'époque : le Bilan CarboneTM. Le Bilan Carbone est devenu depuis l'outil de référence pour le diagnostic et le pilotage d'actions de réductions des émissions de gaz à effet de serre au sein des entreprises, des administrations et des collectivités. Le Bilan Carbone permet - entre autres - de calculer, à partir de valeurs assez simples à obtenir, les émissions de gaz à effet de serre correspondantes. Par exemple, un nombre de kilomètres parcourus en voiture, une consommation de gaz ou d'électricité, une quantité de matériau achetée - acier, plastique. Il permet même d'évaluer les émissions correspondant à l'achat d'ordinateurs, de voitures, simplement en indiquant le nombre d'ordinateurs ou de voitures. Il y a bien sûr derrière cette relative simplicité un certain nombre de calculs un peu complexes et d'approximations - pour rendre le calcul possible. Néanmoins, plus vous disposez d'informations précises au départ, plus le résultat sera précis.
Pour revenir à ma mission, à l'époque, c'était la SNCF qui avait fourni à l'ADEME - pour enrichir le Bilan Carbone - les informations permettant de calculer les émissions de GES correspondant à un trajet en train, mais cela concernait surtout les trajets en TGV et en TER. La volonté de l'ADEME étant d'améliorer le Bilan Carbone, elle souhaitait qu'il soit également possible de calculer les émissions d'un trajet en métro, en RER et en tramway. Elle a donc lancé une série de projets de recherche sur le sujet, avec les entreprises gestionnaires des réseaux de transport public, à Paris et Lyon notamment. Ma mission à la RATP était donc de calculer l'ensemble des émissions de toutes les activités liées au métro, au RER, au tramway et aussi au bus, et de les rapporter à une unité qui permettrait de l'utiliser dans le Bilan Carbone : le kilomètre parcouru par un passager (en fait, le kilomètre parcouru par une place - vide ou occupée - du véhicule de transport, ceci afin de s'affranchir du niveau de fréquentation dudit véhicule, qui fausserait la comparaison avec les autres modes de transports). Ainsi, il serait possible de calculer les émissions de GES issues d'un trajet en métro, en RER, en tramway ou en bus en Île-de-France. D'ailleurs, à chaque fois que vous utilisez le site de la RATP pour calculer un itinéraire, celui-ci vous affiche les émissions de gaz à effet de serre de votre trajet, et les émissions résultantes si vous vous étiez déplacés en voiture.
Ce résultat est obtenu grâce à mes travaux, c'est sympa, non ? L'un de mes motifs de satisfaction lors de cette mission est d'avoir pu calculer - outre les émissions dues à la consommation d'énergie et à la fabrication des trains ou bus - les émissions liées à la maintenance et à l'entretien des véhicules. Ces émissions - contrairement à ce que l'on pensait avant de les estimer - n'étaient pas négligeables, ce qui ouvrait alors des champs d'investigation intéressants pour la réduction des émissions du groupe. Mon autre motif de satisfaction est d'avoir pu calculer le premier Bilan Carbone de la RATP, celui de l'année 2005.
A partir de la mi 2007 et jusqu'à fin 2008, j'ai travaillé au sein d'un cabinet de conseil nommé écoeff. J'y étais Chargé de mission Carbone / Energie, c'est à dire que j'étais en charge de l'obtention de projets de Bilan Carbone auprès de clients et de leur réalisation intégrale, et pour les autres études réalisées par le cabinet - analyses de cycles de vie, éco-conception, conseil sur achats durables, j'étais le référent sur les questions de gaz à effet de serre et d'énergie.
- En arrivant chez écoeff, j'ai commencé par réaliser le Bilan Carbone de Vaillant Group France, la filiale française d'une entreprise allemande de conception et de technologies du chauffage et de la climatisation. En France, Vaillant Group est peu connu, mais il est propriétaire de la marque Saunier-Duval, l'un des leader de la vente de chaudières, ce qui a son importance, nous le verrons plus bas. Le périmètre de l'étude ne comprenait ni les sites industriels de fabrication des chaudières, ni les émissions issue du fonctionnement des chaudières chez les clients de la marque, mais simplement les sites et activités logistiques et administratifs. Je voulais pourtant montrer aux instances dirigeantes du groupe à la responsabilité qui incombait à un grand groupe de fabrication de chaudières à gaz en matière de réchauffement climatique, et surtout combien ils étaient bien placés pour réduire les émissions domestiques des ménages français. J'ai donc utilisé le Bilan Carbone et les chiffres de vente de l'entreprise pour estimer quelle part des émissions des ménages français due au chauffage était liée à des chaudières Saunier-Duval. C'était très important, évidemment, de l'ordre de mille fois plus que les émissions de l'entreprise en elle même. A ma grande satisfaction, ce petit calcul a eu l'effet d'un électrochoc, si bien que le directeur a décidé de faire évoluer ses produits dans les 5 ans pour en réduire de manière significative l'impact "carbone". A une échelle moindre, j'ai pu contribuer à la prise de conscience de l'impact - environnemental et budgétaire - des déplacements professionnels en avions. Ces voyages étaient jusqu'alors considéré comme un acquis, presque une récompense, il n'était donc pas envisageable de les remettre en question, même lorsque le trajet équivalent en train était plus rapide, plus pratique et moins coûteux. J'ai pu constater par la suite que cet état de fait était commun à de nombreux grands groupes.
- Ensuite, j'ai réalisé le Bilan Carbone d'AG2R, une entreprise d'assurances et de prévoyance santé et retraite bien connue. Outre ses activités administratives très classiques lorsqu'on a réalisé déjà plusieurs Bilans Carbone, AG2R a deux activités plus originales : elle édite un certain nombre de documents papier - cela va du courrier à ses clients à de multiples brochures - et possède un important parc de serveurs informatique nécessitant une salle climatisée et un générateur de sûreté au fioul, et qui plombe les consommations énergétiques de l'un de ses sites. Sur cette étude, si je n'ai pas offert de révélation incroyable à l'équipe interne chargée de l'environnement, j'ai tout de même eu la satisfaction - habituelle lors d'une étude Bilan Carbone - de rencontrer de nombreuses personnes intéressées par le sujet, d'apprendre à connaître leurs métiers et en échange de leur donner une vision plus claire du sujet, des émissions issues de leurs activités professionnelles et des solutions envisageables pour les réduire.
- Enfin, j'ai réalisé le Bilan Carbone d'Orangina-Schweppes France et de plusieurs de ses filiales européennes : Orangina-Schweppes Espagne, Belgique et Rosinkà (Ukraine).
- (work in progress)
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