Nicolas Hulot, invité de Marc-Olivier Fogiel sur Europe 1, lundi 28 septembre (extrait) :
M.O. Fogiel : Quand vous regardez vos enfants, Nicolas Hulot, est-ce que vous êtes angoissé ?
N. Hulot : Evidemment, évidemment parce qu'on va les balancer, eux et tous les enfants du monde, dans un monde de rareté, si on ne fait pas attention. Dans un monde où les populations vont se déplacer massivement alors qu'on n'est pas habitués à ce nomadisme forcé. Dans un monde où les inégalités vont créer, évidemment, une espèce de tension entre les exclus et ceux qui vont tirer leur épingle du jeu... Alors qu'on leur a donné le sentiment, à nos enfants, que la guerre était une notion dépassée, ou que la guerre était une notion excessivement exotique.
J'aime bien Nicolas Hulot, malgré toutes ses contradictions.
Une remarque, tout de même...
La partie de sa réponse surlignée ci-dessus correspond également très bien au monde actuel. Et même aux sociétés humaines de tout temps et de presque partout. Ce n'est pas simplement une menace très vraisemblable pour notre avenir ! Alors peut-être voulait-il parler d'une amplification ou d'un déplacement de ces inégalités, il aura pris un raccourci. Son angoisse écologique et sociale pour le futur - et les raccourcis dont il faut user pour être intelligible sur Europe 1, entre deux spots de pub - lui font probablement oublier de préciser sa pensée. C'est ce que j'imagine parce qu'il m'est sympathique. Ses adversaires - les anti-écolos, certains écolos radicaux, une bonne partie des décroissants, il n'en manque pas - ne seront pas aussi amènes.
En écoutant l'interview, je me demande si l'auditeur d'Europe 1 entend souvent ce genre de discours qui laisserait à penser que - socialement et écologiquement - tout va bien dans le meilleur des mondes, et que les menaces concernent uniquement le futur, les temps de crise ou un ailleurs "excessivement exotique"...
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